Par le biais d'une déréglementation généralisée, la mondialisation réduit de plus en plus la possibilité d'intervention dans les domaines économique, social et politique des Etats qui avaient historiquement en charge l'ordre public. Ils se révèlent de plus en plus incapables d'encadrer la population par l'éducation et la justice et on assiste à une progression constante de la délinquance traditionnelle et à l'émergence de nouvelles formes de criminalité.
En effet, la mondialisation apporte un changement radical dans tous les domaines de la société, y compris celui du crime. Avec la disparition des frontières et l'accroissement des moyens de communication et d'échange, la grande criminalité a pris des dimensions planétaires et s'est infiltrée dans les centres de décision politique, économique et financière. Plus de la moitié des capitaux circulant dans le monde passent par les paradis bancaires ou fiscaux qui servent surtout à blanchir l'argent des mafias.
La thèse de Jean de Maillard dans son dernier livre le marché fait sa loi ne manquera pas de surprendre: la loi est devenue à son tour une marchandise qui génère des profits à partir de tous les trafics illicites que les Etats- nations ne peuvent interdire : faute de moyens ou de volonté politique ? Il en est de même pour tous les trafics concernant le marché de l'humain : trafics sexuels, trafic de migrants, trafic d'organes… Que faire pour éviter comme l'affirme Jean de Maillard que le marché des droits de l'homme ne devienne un des plus prometteurs pour la grande criminalité ?
L'exploitation de la plus grande misère des hommes, la délinquance au quotidien des " marginaux " et la criminalité organisée, économique et financière, ne sont que des aspects différents du même phénomène. Quel rôle la Justice peut-elle encore jouer dans nos sociétés occidentales ? Quelle articulation est nécessaire entre la Justice et le Politique pour concevoir des ripostes qui permettent à la démocratie d'abord de résister et ensuite de triompher de la criminalité qui gangrène toute la société ?
Jean de Maillard, magistrat, spécialiste de droit pénal et de criminologie, nous fera part de ses analyses , de ses craintes mais aussi et surtout de ses espoirs pour rétablir un ordre mondial plus soucieux de l'intérêt général de l'humanité.
Jean de Maillard qui a été auparavant inspecteur du travail, est actuellement magistrat à Blois. Il a exercé les fonctions de juge d'instruction, de juge d'application des peines, de juge des enfants et de substitut du procureur de la République. Il est co-auteur d'un essai : les beaux jours du crime, Plon, 1992 ; Crimes et lois, Dominos - Flammarion, 1994 ; les automobilistes, politiquement incorrects, Albin Michel 1996 ; L'avenir du crime, Flammarion 1997 ; Un monde sans loi, Stock1998-2000 et Le marché fait sa loi, Mille et Une Nuits 2001.
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